Tous complotistes? Tous "radicaux"? Comment la critique sociale est-elle discréditée ?

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Ces dernières années, on a observé progressivement une sémantique gagner du terrain pour parler de conspirationnisme : celle qui consiste à parler des personnes désignées « complotistes » comme des personnes « radicalisées », ayant « basculé », à la manière d’un enrôlement « sectaire ».

De plus en plus, cette approche est utilisée de manière directe par les gouvernements pour discréditer la critique sociale à leur égard, l'assimilant à de la "radicalité" et donc à une "menace pour la démocratie".

Cette grille de lecture, récente mais désormais massive, est en partie le fruit d’une récupération politicienne et d’un positionnement idéologique, en même temps qu’elle fonctionne très bien sous le format auquel nous sommes aujourd’hui tous accros : celui de l’actu en continu, que nous consommons compulsivement, sur les réseaux ou ailleurs. Si évidemment cette approche est liée à un contexte politique particulier, pour partie conséquent à la crise du COVID, elle nécessite qu’on remette un peu de perspective historique et politique.