20 ans après l’invasion de l’Irak : Comment les dictatures ont-elles imposé leur récit ?
L’invasion de l’Irak en 2003, accompagnée du désormais célèbre « Mensonge de l’administration Bush », a marqué au fer rouge une séquence politique que le 11 septembre 2001 avait auguré. Depuis, cette guerre est devenue un marqueur majeur de la défiance à l’égard des démocraties occidentales et plus particulièrement encore envers l’interventionnisme occidental. L’Irak en 2003 serait la « preuve du mensonge », çàd ce qui signerait en quelque sorte le leurre démocratique. Et à cette lumière aussi, le leurre de tout un héritage universaliste et de défense des droits humains.
Cette défiance fut abondamment exploitée et nourrie par la propagande des dictatures, de manière à jeter le discrédit sur les valeurs démocratiques, prétendant dans le même mouvement qu’elles en étaient désormais le meilleur garant. Ce « hold up sémantique », nous en faisons les frais depuis 20 ans. C’est cette inversion des valeurs qui a permis notamment durant la décennie 2013 que les révolutions arabes rencontrent une absence quasi-totale de solidarité de la part des opinions publiques occidentales. Il est temps donc de faire le bilan et de voir, au-delà des discours et des postures, où nous en sommes réellement en 2024.